Il fallut le temps des gestes. Les longues promenades et l’adolescence comme florescence. Il fallut les gestes du temps, le regard rivé sur une prison gantée de blanc. Il fallut les mains sous l’eau, caressant les assiettes et les couverts. Il fallut le froid du matin et les draps au vent. Il fallut du temps avant de saisir le geste de l’amitié et la découverte étrange des bourgeons. Il fallut le temps du silence alors que les champs frémissent sous les premiers rayons du jour. Il fallut beaucoup de temps pour entrer dans le temps des gestes. Chacun renvoyait aux battements du cœur. Il fallut beaucoup de temps pour être en accord avec les gestes. Il fallut déployer les paumes et chérir leur nacre saisissant. Il fallut beaucoup de temps pour comprendre. Les soleils des saisons et les lunes à foison. La rondeur du temps, l’acuité des mots, le corps immobile, le regard baissé et la marche au sein des sons, l’ouverture d’une voie, le regard du cœur dans l’invisible mouvant.
_____
Peinture de George Henry Boughton
Voir
J’aimeAimé par 2 personnes
Une belle réflexion. merci
J’aimeAimé par 3 personnes
Merci Daniel.
J’aimeAimé par 2 personnes