
Quelqu’un vint ce matin, comme une sorte de trêve, projetant sur les dernières vignes du coteau un soleil doux. Je l’écoutais longtemps car, il me sembla qu’il était un ami. Les dernières grappes pendaient généreuses telles des mamelles et les feuilles tendaient leurs mains semblables à des prières. Au retour, je surpris les empreintes marquées sur le sol qui étaient celles des feuilles d’érables. Etonnantes feuilles gravées sur un sol gris. Quand vous écoutez la voix d’un ami, vous êtes seul au monde, et lui seul existe. Cet ami fait votre vie. Il colore l’instant de sa chaleur. C’est ainsi que je vis ces grappes. C’est ainsi que je vis mon ami.