Toujours

Parfois, je suis perdue,
Non, que dis-je,
Je suis perdue pour toujours.

Il me faut vous dire que cela me plait au-delà de la raison, ce chemin du cœur et je n’en voudrais pas d’autres. Si vous vous promenez par ici, si vous lisez vraiment ces mots, alors, je vous serre très fort la main. Sans doute, êtes-vous aussi, tout comme moi, perdus et heureux de vous étonner dans un monde, celui qui s’ouvre en vous, à l’infini.

Les signes qui vous parlent

Plus le monde semblait dériver, plus il errait dans la nébuleuse gigantesque, et plus il s’assombrissait de l’absence, plus il m’emmenait sur les terres d’un royaume illimité. Plus le monde s’évadait du centre et plus il m’y poussait. Plus je rencontrais les ruines de l’âme, plus je cherchais à retourner vers l’Origine. Je n’ai pas su être autrement, ni enfouir les signes prodigieux de la vie. Ni elle ne vous ment, ni elle ne vous trahit. Elle vous plaque contre-vous même et d’une poigne ferme, elle maintient votre regard alerte et lucide. Dans les profondeurs de l’océan, lorsque le tumulte est violent, elle ne vous épargne pas, ni ne vous permet aucun subterfuge. Vous la regardez avec la fascinante hébétude et vous pleurez, oui, vous pleurez de ses chaudes larmes d’Amour. Celles-ci vous submergent, vous inondent, vous ravagent et vous refaçonne à l’image du tremblant baiser virginal. Elle vous parle constamment, ici, ailleurs, dans les détails, dans les grandeurs. Vous ne refusez aucun de ses signes et ils vous transpercent en vous faisant mal du seul bien véritable. Alors, vous ne composez pas, ni construisez, mais vous êtes émerveillée par son Intelligence, par sa sagesse, par ce qu’elle vous enseigne, par ce qu’elle vous révèle. Comment ne pas le voir, comment ne pas en témoigner ? Alors, vous la laissez vivre en vous et vous entrez dans son puissant secret. Sachez-le ! Le silence parle. Le silence révèle son langage. Le silence vous emmène aussi loin que votre cœur est à s’ouvrir, à offrir sa nudité, à tomber à genoux, à saisir ce qui est insaisissable, car l’insaisissable ne vous quitte plus. Vos mots, vos phrases, les lettres qui dansent sont une écriture qui vient d’ici et d’ailleurs. Par son toucher, par sa patiente compagnie, vous accueillez ce qui est à la mesure de votre terre, de votre océan, de votre ciel. Vous l’accueillez et alors, Dieu se révèle à vous. Il prépare Son Jardin. Il prépare Son Royaume. Il ne vous quitte plus comme Il ne vous a jamais quittés. Jamais !

Feu transcendant

Connaissez-vous le feu du Vin ?
Sa noble fille m’a parlé,
Soulevant le voile d’ébriété.

Le Tout, et le Tout-Autre ; la sagesse et l’au-delà : voici des couples qui m’ont confié leur secret. Combien de fois je le répète entre les lettres, et combien de fois le voile demeure une évidence ?