Avec le chaleureux assentiment de Laurence Délis, Voyage Restropective I et Voyage Restropective II, Je vous propose de continuer ensemble cette invitation au Voyage, inspirée de ses fabuleuses œuvres. Merci à Laurence pour ces belles représentations.

L’ébullition de tel ou tel propos, les distanciations de telle ou telle démarche, peu importe. Nous continuâmes de nous retrouver à l’extrême limite, frontière invisible qui nous parlait d’un autre monde. Nous avions comme suspendu littéralement les questionnements et immobiles, tous deux, nous regardions à ne plus jamais nous extraire du regard, car, en lui, voguaient nos réponses et nous étions serrés l’un tout contre l’autre, dans le froid hivernal. Ce qui était étrange, c’est que nos yeux devançaient tous les défis, et toute chose, et tout ce qui était connu, se défaisaient dans les ourlets du temps et de l’espace. Quand nos mains se retrouvaient, nous approuvions par elles nos liens immutables. Les vagues semblaient se pousser, chevaucher le temps et gagner l’au-delà. Je surprenais ton âme effervescente, celle jaillissante de mille feux. Sont-ce des prémices, me demandais-tu ? Je me contentais de faire une pression sur ta main. Nous assistions ensemble à l’éclosion de nos cœurs. Nous apprenions un nouveau langage. Nous n’avions pas peur.