Voyage IV

Avec le chaleureux assentiment de Laurence Délis, Voyage Restropective I et Voyage Restropective II, Je vous propose de continuer ensemble cette invitation au Voyage, inspirée de ses fabuleuses œuvres. Merci à Laurence pour ces belles représentations.

L’ébullition de tel ou tel propos, les distanciations de telle ou telle démarche, peu importe. Nous continuâmes de nous retrouver à l’extrême limite, frontière invisible qui nous parlait d’un autre monde. Nous avions comme suspendu littéralement les questionnements et immobiles, tous deux, nous regardions à ne plus jamais nous extraire du regard, car, en lui, voguaient nos réponses et nous étions serrés l’un tout contre l’autre, dans le froid hivernal. Ce qui était étrange, c’est que nos yeux devançaient tous les défis, et toute chose, et tout ce qui était connu, se défaisaient dans les ourlets du temps et de l’espace. Quand nos mains se retrouvaient, nous approuvions par elles nos liens immutables. Les vagues semblaient se pousser, chevaucher le temps et gagner l’au-delà. Je surprenais ton âme effervescente, celle jaillissante de mille feux. Sont-ce des prémices, me demandais-tu ? Je me contentais de faire une pression sur ta main. Nous assistions ensemble à l’éclosion de nos cœurs. Nous apprenions un nouveau langage. Nous n’avions pas peur.

Voyage III

Avec le chaleureux assentiment de Laurence Délis, Voyage Restropective I et Voyage Restropective II, Je vous propose de continuer ensemble cette invitation au Voyage, inspirée de ses fabuleuses œuvres. Merci à Laurence pour ces belles représentations.

Nous ne cherchions rien, nous avions découvert le fait même d’être en mesure de découvrir et l’indolence des mots couverts de nos appréhensions devenaient des furtivités incantatoires. J’imprimais sur certains parchemins nos évidences. Nous avions pu nous délivrer des modalités du monde et c’est à ce moment même qu’il se conçut un miracle inouï : nous n’avions plus besoin de manger, ni de boire, ni de vivre les occupations communes. Nous nous étions échappés du rêve. De l’autre côté, nous avions chapitrés les moments ininterrompus de notre interrogation. L’éphémère était une discipline, le réveil une trêve. Nulle vicissitude. Nulle astreinte. Nous rîmes tout le temps d’une seconde, celle qui fut l’apparition furtive de notre joie éternelle et nous observâmes que tous les océans étaient à se rassembler en une danse éblouissante de magnificence. Ils fusionnaient tous en une myriade de couleurs et de textures singulières. La plus vaporeuse des teintes fut une vague déchainée dans l’émeraude d’une alliance peu commune avec celle d’une opale. Nous n’écartâmes pas la possibilité que la réalité entraperçue des couleurs soit finalement l’infinité de nos soupirs perdus dans l’extase d’une vie entière.

Voyage II

Avec le chaleureux assentiment de Laurence Délis, Voyage Restropective I et Voyage Restropective II, Je vous propose cette continuité, serties de ses fabuleuses oeuvres. Merci à Laurence pour son partage.

Voyage séquentiel et partout comme un abîme de rêve, élaboration infinie de souffles, drapée de petits galets, bleutés car, de certaines azurées, tout est perlé de légèreté. Te souviens-tu des nuits qui furent nos contemplatives joies ? Nous étions deux sur le rivage et nous dansions sans perdre un seul instant la vivace présence. J’y ai inscrit une multitude de phrasées afin que d’autres songent aux dentelures de voiles soupirés, l’extrême de notre amour. As-tu suspendu le pinceau de tes pensées et incrusté nos semences comme formant une île dans laquelle nous nous sommes réfugiés ? Ici commence notre périple, itinérance soluble dans les aspérités d’un monde où tout est résorbé.

Voyage I

Avec le chaleureux assentiment de Laurence Délis, Voyage Restropective I et Voyage Restropective II, Je vous propose cette inspiration compagnée de ses oeuvres. Merci à Laurence pour son partage.

Nous étions semblablement, telles des nébuleuses, cellulaires et compénétrées de rondeurs au sein du ventre de la terre. Survol au-dessus d’un monde cerclés de dimensions régulières et éclatées, verbes intransitifs de nos mystères, aspirés par l’étrangeté d’une formulation. Filigranes arbitraires mais archivées comme une tentative scripturaire.