Miroir du Secret
Le Miroir continua de révéler divers récits, comme au-delà de Lui-même, ouvrant une brèche dans les méandres du règne ancestral de tous les végétaux et bien sûr de tous les minéraux. La prééminence de la Montagne, tour à tour, or et argent, devint le point crucial de l’instant, les yeux du cœur. Elle parla, comme de coutume, et rendit manifeste une forme de langage que seuls certains appelés peuvent, et déceler, et saisir. Il ne s’agissait pas de musique, et pourtant cela y ressemblait. Il ne s’agissait pas non plus d’images, et pourtant, cela s’y apparentait fortement. Aucun mot ne suffit à définir cette singularité. Définir, c’est comme limiter. Si tu tiens à entrer en ce Royaume, il te suffit de tout abandonner, me répéta le Miroir. Abandonner, c’est renoncer. Celui qui agrée cela peut voir s’entrouvrir la porte. Il est plusieurs sortes d’appels et chacun correspond à une singularité qui relève d’une élection. Bien sûr, le Miroir fait écho à un autre monde. Il ne désigne pas les mêmes choses que la réité de l’homme actuel. Il n’est guère possible de parler d’une chose sans passer par certaines analogies. Cela entrait dans la nature du Miroir.
Néanmoins, une analogie demeure une analogie. L’homme dont il est question est un homme qui appartient à la lignée des appelés. Il cesse toutes activités et se met à dessiner avec les mots de l’âme, un tableau peu accessible aux cinq sens. Celui qui a parcouru le désert voit surgir une Montagne étonnante de présence. Certains pensent que les êtres du règne minéral et du règne végétal sont inertes. Peut-être leur manque-t-il un morceau de cœur ? Peut-être que la lumière n’a pas encore transpercé leur poitrine ? Peut-être que leur corps s’est trouvé appauvri par manque de pratique ? Quelle sorte de vie circule dans ce qui est devenu mécanique ? Si tu penses à l’inertie des corps, tu seras bien en peine, intervint le Miroir. Les animaux ont une âme et bien des hommes ne sont point ce qu’ils prétendent être. Mais savent-ils ce qu’ils sont ? La Montagne regarda intensément le Miroir et je vis trembler dans leur regard une larme. Elle était plus minuscule qu’une suée, mais bien plus remarquable qu’une perle. Une seule phrase de leur regard fit jaillir en moi la Vision. Ils me révélèrent, chacun, ce que cela signifiait et je baissais la tête, et comment ne pas le faire devant la grandeur de leurs propos ? Comment ne pas penser à la semence et à tout ce qui peut être fécondé ? Comment ne pas être aspirée par la Vision ? Comment dire et laisser le tourbillon des mondes invisibles tourbillonner ?
Symbole, confiance, abandon, imaginaire.
Less mots sont ici comme des bijoux que l’on déguste avec les yeux .
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Cette dégustation est telle une invitation vivante et une réponse appréciable. Merci !
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J’ai simplement aimé tous vos mots plein de poésie. Lisez-moi si vous voulez.
http://arigondas.canalblog.com/archives/2010/02/01/16749173.html
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Merci beaucoup.
Je vous lirai sans doute !
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Très très beau texte Béatrice….❤️❤️❤️
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Merci, Paola. ❤❤❤
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et aussi
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Magnifique!
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🙂
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bravo Beatrice!
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🙂
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