
Aimer :
Le secret d’aimer, c’est que nous ne pouvons désaimer. Sa puissance est un royaume, son acte, une délibération inconditionnelle. L’aimer est semblable à la chirurgie de l’instant. Ni avant, ni après, mais toujours, car celui qui cesse d’aimer comme le chante un rossignol, n’a jamais aimé. Je l’ai suivi, lui, irisé de nuit lumineuse, son évanescente parure, brisant les secondes dans le couperet de son altière droiture. Il chante : j’aime, j’aime, j’aime ! Le cœur ne peut oublier. Il est entré dans l’Amour et se trouve étonné, étonné. C’est là, que vous trouverez l’impulsion mémorative de sa fréquence. Aimer et mourez ! Quelle importance puisque l’Amour joue depuis longtemps dans le cœur de l’Aimé. Brodez d’or pur, le rougeoiement de son cœur, à la lueur d’une chandelle et suspendez votre geste. La chandelle reste allumée. Voici la première étape. Vous vous levez dans cet isoloir et vous voyez s’élargir la demeure : la lumière est devenue un ciel et vos yeux clignent un peu. Alors, votre âme s’éveille de sa torpeur et vous trouvez Aimer à votre droite. Aimer s’assoit pour vous bercer. Il caresse votre cœur et vous respirez. Il nimbe votre Amour de son Aimer, et vous pleurez comme vous n’avez jamais pleuré, car l’Amour est aussi un fleuve de roses rosées, se déversant dans la terre et vous restez hébétés, hébétés…