Aimer

Comme je t’aime d’avoir tant aimé,
Surprenant amour ! Le seul remède,
Comme je t’aime de t’aimer sans cesser !
Car, de t’aimer est de toute éternité,
Et si je t’ai mal aimé, je t’ai aimé encore.
Et par l’amour, j’ai appris à aimer.

Cœur d’homme

J’ai découvert le cœur d’un homme, m’y suis attardée ; il avait tant à dire et j’ai écouté ses paroles, des paroles d’éternité qui me parlent de chemins empruntés. Il a dit : un à un, j’ai perdu mes maîtres, les verbes, toutes les bonnes choses à connaître et celles que l’on tait, celles qui sont des secrets, ces mots que seule la nuit peut porter. J’ai voulu me poser sur les plus hauts mystères de son silence et ne plus respirer, juste être sur l’épaule de son âme devenue l’endroit le plus sacré.

Plus tard

La liberté est une naissance bien avant la naissance. L’éveil est un réveil bien avant l’éveil. L’affirmation est une négation bien avant l’affirmation. Il faut oser vivre cette négation jusqu’au bout, jusqu’au bout, vous dis-je, faites-le, osez-donc, mais osez complètement, et vous rirez d’avoir basculé finalement dans la conscience. Vous en rirez, et je vous en parlerai plus tard…

Mal entendant

J’ai balbutié et la voix est venue, entraînée et je n’ai pas pu ne pas l’entendre et je n’ai pas pu ne pas l’écouter. J’ai trébuché, mais le pas a retenu le souffle, laissé frémir la rencontre. Il est des ricochets que le corps apprend à connaître, comme un écho, car, de ne pas entendre, j’ai écouté. Le monde est une caresse. Je lui ai dit : entre !

Silence

Qui ne voit pas, entend et qui n’entend pas écoute. As-tu marché sans que tes yeux ne s’ouvrent au monde et de te chanter pourtant sa présence ? As-tu senti le frôlement espiègle du silence qui devient ondoiement et chante ? Mille et une petite choses deviennent cosmiques. Chaque silence est une parole qui cogne à notre porte. Il faut le cœur pour l’entendre, il faut l’amour pour l’écouter.

Sérénité

La sérénité vient après que nous ayons franchi le cap que seule la folie peut affronter. Dis-moi, qu’est-ce que la folie ? C’est quand nous n’avons plus peur de rien. Mais, la folie n’est pas la perte de la raison, la folie est une joie enfantine qui bouscule et ouvre grand les yeux. La folie est sans raison, l’amour de L’Être, sans besoin aucun, juste L’Être.