Tourbillon

Ce tourbillon m’a faite invincible et quelque part, au-delà de ce qui est connu, au-delà de la force, c’est là, qu’à tout jamais, je Te trouve. Qu’est-ce qu’être ravagée, si de la tourmente, une autre fois, il naît l’élan incessant de Ton souvenir ? C’est Lui ma destinée. Tourbillon, je n’ai plus peur. Par Toi, je suis aspirée, et par Toi, je renais.

Voyage

Des milliards et d’infinités mouvements, temporalité et retenue, l’espace d’un instant, voici le souffle qui devient la douce brise venue d’un pays lointain et l’âme de s’élever par l’appel. L’instant est Amour vibrant, c’est là notre vie. Le geste d’une réponse quand il prend le temps de nous donner au temps. Il visite les lieux et nous accueillons Sa réalité. Il y a une multitude de soleils, tandis qu’au centre, le cœur chante. S’allonger et L’attendre, c’est avoir ouvert les yeux malgré les méandres. Le corps est devenu un corps entier. Il sourit au voyage. Tout s’est effacé, et Tout apparaît.

Parce que Toi

Seigneur ! je suis arrivée avec la vie,
Et suis arrivée avec la mort,
J’ai cherché à comprendre,
Puis, j’ai vu ce qui ne meurt pas,
Car j’avais peur que Tu ne disparaisses.
Depuis que je sais que notre complicité est éternelle,
Je ne cherche rien,
Juste m’assoir auprès de Toi,
Te parler,
Du matin jusqu’au soir,
T’écouter et chanter,
Danser, rire et pleurer,
Parce que Toi.

Peinture de Henri Martin (1860-1943)

Les velléités

Le temps qui passe ne revient plus. Le temps passe et s’use par diverses velléités et quand même, il faut que certains êtres s’extraient de tous les combats qui n’ont autre vocation qu’à rassurer les apeurés, ces stupéfaits par la vie, abasourdis par sa force, et dont ils ne reviennent pas. Comment revient-on de la vie ? Comment le pourrait-on ? Comment considérer cette énormité sans cesser toute activité et s’interroger ? J’avais quatorze ans lorsque les questions se mirent à se bousculer. Je pointais d’un doigt certains énoncés, et je tournais les pages avec enthousiasme, parfois même frénésie. J’étais aussi une hébétée. La vie est un prodigieux mystère. La folie des hommes m’interpellait. Je les regardais ahurie : êtes-vous bien des hommes ? leur demandai-je secrètement. Le Ciel parle. Le Ciel nous dit des choses. Les paroles du Ciel vous heurtent jusqu’au plus profond de votre âme. Votre âme s’étend aussi loin que la vaste terre, puis s’élargit encore plus. Vous ne pouvez plus alors vous contenter de la petitesse, de la réduction, des mouvements psychiques, des névroses. L’homme en se coupant de Dieu est devenu un terrible névrosé. Est-il seulement un homme ?

Peinture de George Dunlop Leslie (1835–1921)

La pluie a semé sa Joie

Il est des moments de pluie qui nous parlent. Chaque goutte devient une douce confidence. L’éclat de la main cueillant les perles et l’on penche la tête pour entendre le chant d’amour. Telle beauté dévore l’insolente rébellion. Nous n’écoutons pas les rumeurs du monde et nous savons que la Sagesse est deux ailes équilibrées. Ni à droite, ni à gauche, et la mort effleure la vie, tout comme la vie effleure la mort, constamment. Maintenant, les yeux sont l’autre monde et ineffable voix de l’amour. Il nous encercle de Ses deux Mains, et tout a basculé. Le Souffle léger est le bruissement d’une Visite. Tout est Remerciements. Tout est sourire, car tout est bien.