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Je ne parlais pas ; je n’argumentais pas ; je ne faisais pas ; je ne me rebellais pas ; je ne cherchais pas. J’étais une suspension permanente, un état, un état au-delà de l’état. Je peux dire je, tout autant que il, ou nous, et le silence advient. Courbée sur la page du cahier, parfois levant le regard sur les arbres par la fenêtre mansarde, j’écoutais le silence.
Nous étions le calame, épousant la feuille blanche, épousant la feuille noire. La poignante et intense vie nous suffit, à ce moment précis. Nous sommes morte, nous sommes en vie ! Qu’importe ! La naissance est permanente, mais nous ne le savons pas encore. Nous avons écouté le mouvement, et les yeux ont flotté au-dessus, dans la chambre, sur le bord de la fenêtre, écartant les voiles. Non ! Ce sont les voiles qui se sont soulevés. Ils se sont mis à parler. De simples sons, à peine audibles, et mon cœur a tressauté. Il tressaute encore. La nature immédiate des choses est une paix incommensurable. Le ciel teinté de nuances palpables, les nuages voguent comme des bateaux hors du temps ; le rouge-gorge posé sur le sol et qui se met à chanter, les fleurs mauves s’évasent sous la chaleur et le monde entier devient leur parfum.
Nous n’avons besoin de rien, suspendue à l’instant, faisant écho à l’instant, les ondes savamment cerclées de signes effusifs. La chair devenue verbe devient Livre. Mon corps, ces pages effeuillées et goutant à la sève d’une encre édénique, purement immatérielle, mais qu’est-ce que la matière ? Qu’avons-nous compris de cela ? Tout n’est-il pas si subtil ? Mes doigts glissent entre les herbes piquantes, entre les trèfles, frôlant la pâquerette, s’irisent de terre et de transpiration, s’émerveillent de la volupté des deux mondes. J’emporte, en cette Assise, notre rencontre, submergée par la sève et, l’arbre se met à chanter, tout comme les branches se mettent à danser. Je T’écris depuis tout ce temps-là, le visage face à Toi ! Ou bien m’écris-Tu, submergeant le coeur de Tes mots, dans le miroir d’un lieu secret, juste Toi et moi ?
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🙂
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et aussi
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The post reminds me of my sister even though she was a sketch artist, not a writer. For her, drawing was writing.
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I completely agree with you !
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« Je ne parlais pas ; je n’argumentais pas … »
Reden ist Silber, Schweigen ist Gold. / Parler est d’argent, le silence est d’or.
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