Ma perle bue,
Au vermeil du cœur,
Ma perle vit.
Alchimie
L’Arrêt
Où il est question d’une voix, corde sensible d’une cavité, élévation d’un Yang et Yin, lumière, flamme enflammée des tensions du Tout-Possible. Où il est question de la cessation de toute activité au sein de l’Invariable Milieu. Oh ! ta voix telle une flèche en plein cœur !
Là où j’étais, brise devant, braise en effervescence, flamme juteuse, donnant au cœur, le suc d’une bouche, l’haleine de Ton aura, le souffle du Tout Commencement ; là où j’étais, était le brise-temps, la suspension volcanique, le maître de séance, rougeoiement de vie ; là où j’étais, la concentration, dépouillement de l’instant, la seule présence, le Silence, l’acuité, le jus, Ô Jus ! Là où j’étais, je suis ; à la mort, comme éveillée, appelant, appelée, tourbillon de cri, jeté sur les flancs d’une montagne et le ciel qui lance Ses Bras. Ô Ciel, l’étreinte d’une puissance, centrée, centrée, toujours plus centrée et non la mort, mais l’Amour, pur Jus ; le Nectar de Délivrance. Ici ! Mon Amour. A la Présence, l’Arrêt ! Marcher sans marcher. Elévation bouillonnante mais sereine. L’Arrêt ! Sublimité du Secret ! Le temps s’est plié à l’atemporalité. Le seul moment vrai, celui de l’Arrêt, l’apnée et, qui danse ?
Noble terre
A la lumière de l’hiver
Quelle semence croît ?
Le cœur, noble terre.
Soleil d’or
Les arbres verts sur le sol,
Soleil se concentre,
La terre gorgée d’or.
Il est une boisson que l’on boit doucement, le regard levé, le corps en paix. J’entends le bruissement furtif de la lumière et le vent effleure le lac, les mains joyeuses dans les profondeurs de l’eau.
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Pierre philosophale
L’Amour fait feu de tout bois,
Quand l’âtre flamboie,
Être ne brûle pas.
Ni ceci, ni cela, prodige de la Joie ! S’asseoir Vénus au cœur qui bat, être ici et là-bas, les flammes ont avalé les ombres et regarde ! Elle te voit !
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Cœur
Le soleil ruisselle,
La nuit recueille,
Le jour s’annonce.
Tant de larmes suspendues dans le bouillonnement de l’Amour. Il n’est d’autres horizons que ce point de lumière, la rosée de douleur, telle une goutte de sang perlée dans l’océan du rêve. Ulysse, attaché au mât, hurle de douleur.
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Peinture de John William Waterhouse (1849-1917)
Le bâtonnet de Khôl
En ces temps-là, les hommes étaient devenus ivres. Ils avaient fait de leur folie une raison. En ce temps-là, quand un homme s’éveillait, il devenait l’objet de railleries et l’hostilité pouvait aller jusqu’au crime. En ce temps-là, il y avait beaucoup de ténèbres mais, étrangement, beaucoup de lumières. Un homme, du nom de Denethor, qui avait étudié, durant de longues années et avait obtenu tous les honneurs liés à ses titres, se sentit envahi par une étrange nostalgie. Il tomba malade et s’alanguit pendant de longues semaines. Les membres de sa famille ne comprenaient pas ce qui lui arrivait. Ce jeune homme était brillant. Il avait obtenu tous ses diplômes excellemment et avait fini premier de sa promotion. On lui proposait même un haut poste dans une entreprise de renom. Que lui arrivait-il ?
Ecriture
Je cherchais l’écriture,
Plongeai dans l’abîme :
Les mots se mirent à parler.
C’est elle qui me trouva et me façonna. Elle cogna fort tout contre ma poitrine, et la coque s’ouvrit dans le plus grand des fracas. Je gravis une montagne, puis une autre. Je courais à travers la blancheur aveuglante, et j’allais dans l’encre noire de la nuit. Qui me guida ? Les mots furent des flèches et me transpercèrent. Il en plut un ciel, que dis-je, un univers ! Je cueillis les flèches et le carquois. Tous se transformèrent et devinrent les profondeurs d’un grand voyage.
Fleur
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Vase aux larges anses,
Du silence est votre fruit,
Cette fleur, votre langage.
Cette conscience tel un étage, du rubis à l’ombre de votre nuit, les étoiles tel un adage, l’or de votre nuit.
Cent lunes
Sans lune, l’enfer est un arc,
Que des mains malhabiles,
Bandent au gouffre sans fond.
Mais la lune offrit son arme subtile, au déclin d’un jour, secrètement, dans l’arrière-saison d’un Temple, notre souffle ; tandis que le cœur exprima à la lumière d’un corps, l’heureuse conversion. C’est ainsi que les êtres sublimes déferlèrent. Nous volions et leur chant nous portait sur les cimes du firmament. Nous les vîmes et les entendîmes, aussi clairement que l’eau renversant la roche des ruisseaux. Cent lunes les acclamèrent. Cent lunes les révélèrent.