L’Arrêt

Cœur

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Peinture de John William Waterhouse (1849-1917)

Le bâtonnet de Khôl

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Ecriture

Je cherchais l’écriture,
Plongeai dans l’abîme :
Les mots se mirent à parler.

C’est elle qui me trouva et me façonna. Elle cogna fort tout contre ma poitrine, et la coque s’ouvrit dans le plus grand des fracas. Je gravis une montagne, puis une autre. Je courais à travers la blancheur aveuglante, et j’allais dans l’encre noire de la nuit. Qui me guida ? Les mots furent des flèches et me transpercèrent. Il en plut un ciel, que dis-je, un univers ! Je cueillis les flèches et le carquois. Tous se transformèrent et devinrent les profondeurs d’un grand voyage.

Fleur

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Vase aux larges anses,
Du silence est votre fruit,
Cette fleur, votre langage.

Cette conscience tel un étage, du rubis à l’ombre de votre nuit, les étoiles tel un adage, l’or de votre nuit.

Cent lunes

Sans lune, l’enfer est un arc,
Que des mains malhabiles,
Bandent au gouffre sans fond.

Mais la lune offrit son arme subtile, au déclin d’un jour, secrètement, dans l’arrière-saison d’un Temple, notre souffle ; tandis que le cœur exprima à la lumière d’un corps, l’heureuse conversion. C’est ainsi que les êtres sublimes déferlèrent. Nous volions et leur chant nous portait sur les cimes du firmament. Nous les vîmes et les entendîmes, aussi clairement que l’eau renversant la roche des ruisseaux. Cent lunes les acclamèrent. Cent lunes les révélèrent.