Tissage

Tissage d’argent,
L’araignée cligne des yeux,
Fil éconduit, s’emmêlent nos pieds.

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Ishq*

Du cristallin dont l’azur bleuté,
Trempe au regard de Ta Majesté,
Suspendu à l’iris,
Fit de moi Ta troublée,
Et au vent d’une prunelle,
Scrute la pupille,
S’abreuvant de Ishq*,
Au confluent d’une eau douce,
La cornée d’une source,
Se noyant par Ton océan,
Ô mouvement !
Puis encore mouvement !
Onde sublimée,
Incessante !
D’une oscillation,
En Oscillation,
Ondée de pluie,
Ondée de vent,
Mots subsumés à l’articulation,
A l’Arboré d’une veine,
Jugule la transparence,
Le cœur,
Ô mon cœur !

Sache que je trouve un mot et l’avale, puis une perle et la prends. Je marche dans un royaume qui entraîne le mouvement et, de silence en silence, de temple en temple, de sanctuaire en sanctuaire, Ishq fait de moi ce qu’Il veut. Je t’appelle, Il m’appelle. Ne dites rien ! Je ne volerai pas une seule virgule, ni le moindre souffle, ni n’investirai l’indécente usurpation. Je suis Ta fidèle et goûte au nectar d’une Vision.

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*Ishq : désigne l’Amour Absolu et infini, l’Agape compassionnel.

Jnana

Hourra ! Danse la Voie,
J’embrasse le sol où je suis née,
La lisière a chanté.

Comment ? Enfin Tu es venu m’éclairer et j’irai par tous les chemins Te rencontrer, Te voir, T’écouter, bercée de notre entente. Le sol jonché de Ton empreinte ineffable s’est mis a dansé et le cœur entend et répond : Aime ! Ô mon Aimé !

Tabernacle

Ton parfum à l’orée d’une phrase,
Ton musc suave,
Tes mots, un Tabernacle.

Je me suis étendue en croix et le ciel me parle de mille mots sauvages, de la vie, de la mort, des ceci et des cela, des yeux d’une enfant* périssant sous le soleil, là-bas, des rumeurs sous formes de détails, du bourdon et de l’abeille, du miel enchâssé de lumière, des urnes et des graines, des sensibilités et des ravages, des souffles de l’homme et puis ceux de la bête. J’ai tourné mes paumes vers le ciel et retenu mon souffle, un poumon, un autre et j’ai accueilli l’expansion, sans laquelle je ne suis pas.

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*Une fille emprisonnée dans les favelas au Brésil…

Les autres sens

Ce que l’œil ne voit pas,
A la nébuleuse,
Le cœur s’y noie.

J’entendis rire la raison, mais elle se cogna à sa limitation. Je vis arriver comme un éclair la douceur des rayons de lune. Celle-ci m’apprit la rigueur, le signe, ainsi que le cycle. Puis, elle me fit entrer dans le secret des rayons du soleil. Cette fois-ci, je me mis à rire. Quand Anqa se posa délicate, la nuit devint une couronne. Je fis quelques pas et je vis arriver vers moi un prince. Il caressa ma chevelure et m’enseigna le discours subtil, le langage d’un autre. Anqa ! Je compris la volupté nostalgique. Comment ne pas comprendre ? Comprends, Oh ! comprends par ce que ne sauraient saisir les seuls sens primitifs.