Matin pluvieux,
Les feuilles tremblent,
Mains du vent.
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Peinture de Lao Shu 老树
Matin pluvieux,
Les feuilles tremblent,
Mains du vent.
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Peinture de Lao Shu 老树
Les arbres verts sur le sol,
Soleil se concentre,
La terre gorgée d’or.
Il est une boisson que l’on boit doucement, le regard levé, le corps en paix. J’entends le bruissement furtif de la lumière et le vent effleure le lac, les mains joyeuses dans les profondeurs de l’eau.
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Pétales de cristal,
Neige au bout des doigts
Le froid qui descend.
T’attendant, feuilles rousses,
Et l’automne enveloppant,
Le froid saisissant.
Volant aussi légère que la rousseur des arbres et volant aussi loin que la saison, l’exaltant automne et l’âme ivre, mais t’attendant avec la joie de te connaître. Je pouvais toucher les feuilles et les ramasser, une à une, l’océan d’une fièvre… Ce n’est pas toi, ce n’est pas toi, alors je sais que tu es encore ! Je sais que c’est toi qui m’attends ! Alors ! Attends-moi !
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Peinture de Antonín Slavíček
Une goutte de pluie,
L’iris insolite,
Rencontre sur le chemin.
Marchons ! La goutte perle dans le regard.
La pluie aux feuilles rousses,
Les arbres s’inclinent,
De gris et d’argent.
C’est ainsi, l’automne veille,
Il a voulu et, l’arbuste ploie,
Courbure silencieuse.
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Peinture de Lao Shu 老树
La pluie,
Ces rayons chantonnant,
En haut, le rideau.
La montagne,
Fruit veillant,
Le gardien attend.
L’arbre,
Stable,
Parle continuellement.
Vert et mousse d’argent,
Jaune et flamboyant,
Le ciel et l’amant.
Les yeux parlèrent, et les yeux voulurent s’exprimer par les mots, tandis qu’ils se noyaient dans l’incandescente lumière, tandis que les yeux embrassaient mille soleils à l’horizon. Est-il révolu le temps où je me laissais glisser dans les couleurs de l’automne, lors que les rayons s’étendaient jusqu’au cœur ? Est-il révolu le temps où je glissais, glissais dans la profonde lumière et, est-il révolu le temps où mon âme, inlassable, voguait dans l’insondable ? Mon corps disparaissait, les gens autour n’étaient plus, et le cognement de l’indicible me submergeait et il m’était totalement indifférent que les yeux vagues, le soleil m’absorbât. Où allais-je ainsi ? Où étais-je totalement engloutie ? Est-il révolu le temps insouciant où je me laissais être, anonyme dans la foule, et le cœur chantait sans gêne ? Est-il révolu le temps qui ne compte pas le temps et où l’on a tout le temps de se laisser inonder de lumière et même de disparaître ? Absorption étonnante et, l’on s’assoit face au déclin du jour et l’on voit venir encore le soleil, baigné de son propre mystère. Mais que j’aime, Oh ! que j’aime cette perdition au plus profond du cœur, et que j’aime la lente marche dans le regard qui se noie au crépuscule du rêve.
La mer est salée,
Quand crisse le sable,
Au milieu des rochers,
Par millier,
La voix s’est envolée,
Le vent l’a poussée.
Le soleil sur les branches,
Les feuilles époustouflées,
Ne t’occupe pas de dimanche !
Les jours, sans compter,
Puis, le levain, la croute orangée,
Le soleil du pain,
La peau mordorée,
La blancheur d’une main,
Telle une demi-lune,
Le raisin épanché,
Confit et prune,
Soulève un moment,
Et plonge tout entier !
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Aquarelle de P. Jamot