Le monde s’est lassé,
Du tourbillon vains des mots.
Il s’est échappé.
vide
Le vide des mots, le plein de sens
Le vide du moi est le plein du Soi. Basculer est un état indépendant de notre volonté. Mais le rappeler est une grâce pour qui sait entendre. Des mots perdus, égarés dans les méandres de l’illusion, des tortionnaires idéologiques, puis des mots que l’on retrouve, intacts, riches d’eux-mêmes, dans la plénitude, épurés de nos égarements projetés en eux par notre trouble. Vider les mots, c’est nous libérer de nos projections, de leur usage pour entrer dans leur essence. Si l’on regarde la vacuité comme le vide de l’avoir, alors il s’agit du vide. Mais si l’on comprend le vide comme la délivrance de toutes les projections, alors c’est l’accueil en l’être. La plénitude, c’est recevoir.
公案, gōng’àn
Beaucoup de boites contiennent du vide, mais beaucoup de vides contiennent des boites. Celui qui s’attache aux ornements ne vogue pas longtemps.
Le matin
Le matin misérablement nu,
Ne reviendra jamais,
Et soupire de nous manquer,
Quand ton regard m’a incendié,
L’eau glacée et consumée,
Mon cœur a fondu,
C’est vide, c’est nettoyé.