
Le sillage est intemporel et je me souviens, et je me souviens, alors que je gisais sur la terre d’un autre monde, et lors qu’au creux d’un lit d’éther, mon souffle continuait, continuait, à Te mémorer dans l’antre d’une caverne, Tu es venu me donner au Rappel, Tu es venu me donner au Rappel, et c’est là, dans le désert que la pluie a son sens, et c’est là que je respire sans discontinuer, pour absorber Ton accord, celui en ré majeur. Chaque couleur avait son ciel et chaque ciel avait sa merveille. Comment puis-je l’oublier alors que de Ta main, l’océan s’ouvre encore ? Tu peux me dire des choses, tu peux m’en dire d’autres, je fais « oui » de la tête, le sourire aux lèvres. Tu m’as chantée et je T’ai chanté, mon corps devenu celui qui aime. Je marche encore dans la ville, le soleil éclaboussant son indolence, et la brise murmure dans l’étroite ruelle. Je meurs à chaque instant, et chaque instant me réveille. Ai-je bien clamé le vol d’une trentaine de tourterelles par-dessus le clocher vermeil ? Cette blancheur, est-ce la mouette qui vient des mers lointaines, m’invitant au voyage torrentiel ? Je suis morte à chaque souffle du puissant et magistral écartèlement. Ne sens-tu pas vibrer l’Amour d’une multitude de jours ? Comment vivre et mourir d’Amour ? C’est ici, c’est ici, c’est encore, c’est l’élan d’une création entière, alors que tout commence, dans la nuit la plus obscure.