Cher,
Nous avons appris, ou bien apprenons-nous que nous avons appris ? Apprenons-nous chaque jour à découvrir que nous avions depuis toujours ce que nous découvrons ? La plupart du temps, je ne cherche rien, mais je suis surprise. Par exemple, je suis chaque jour à découvrir quelque chose de nouveau. Un rien attire mon attention. Cela peut-être à l’extérieur, mais cela peut tout aussi bien être à l’intérieur. J’ai découvert que le monde que nous voyons correspond au degré d’ouverture et d’unité qu’il y a en nous. J’ai aussi découvert que nous pouvons tous avoir des yeux, un nez, une bouche et tout autre sorte d’organes sensoriels, mais nous ne somme pas, en absolu, semblables. Pourquoi l’homme a-t-il tenu à ce que tous les êtres humains soient identiques, alors, que nous ne le sommes pas du tout ? Pourquoi confondons-nous unité et uniformité ? J’aime beaucoup rencontrer mon semblable, singulièrement unique et différent. Mais tous les êtres humains ne se rencontrent pas. Pourquoi ? Qu’est-ce qui fait que nous ne parvenons pas à nous entendre ? Quand sommes-nous à nous séparer et quand sommes-nous une réalité humaine, fraternelle ? Il est assez étonnant de tenir un tel langage, je le sais. Il est même déroutant. Mais, je ne m’y arrête pas moi-même. Je suis à m’entretenir avec vous en ce fameux dialogue que nous aimons depuis notre enfance. Ce dialogue, d’un commun accord, nous l’appelons dialogue platonicien. Vous me l’avez maintes fois dit et je vous écoute toujours très attentivement. Il me semble qu’à chaque fois, une précieuse révélation a lieu, en cet instant. Le monde devient palpitant et notre cœur s’ouvre avec cette résonance impossible à limiter. Impossible, vous-dis-je ! Est-cela la liberté ? Il me faut écourter cette lettre car Abi frappe à la porte. A bientôt.
Bien à vous,
B.