Chant

Ô Chant !
N’en suis pas revenue,
Mais comme j’ai aimé ne pas me donner le choix !

Je vous le dis sans ambages : Je n’en reviendrai pas et fais fi des conventions de ce monde. Je fais fi de la raison, des cadres sociétaux et tous ceux qui méprisent la foi des mendiants. J’ai entendu Son Appel et je danse avec mon Aimé. Que nous importe un logis, Il est notre Maison ! Que nous importe les refuges, les temples et autres lieux ! N’ai-je pas répondu, un jour, à ce séminariste, qui me demandait où je résidais, alors que je levai le cœur ivre, mes bras vers le ciel : « C’est ici que j’habite. » et lui de me regarder ivre à son tour.

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Miroir 鏡子 (24)

Androgynat

Maturation et maturité, le lien indéfectible comme n’ayant jamais perdu son lien fidèle et Ô Ami, plutôt que de discourir, j’ai mis en pratique en L’écoutant, Lui. Comment depuis les verbes Divins, Logos dansant, l’on se retrouve au sein de l’océan ? J’ai rencontré tant d’amis, que mon cœur est plein de leur réalité, ces amoureux de Vérité, hissés et tendus de lumière par leur universalité. L’un me conta comment une scie se mit à parler et je me mis à pleurer et l’autre me fit le récit de la gazelle, et par ses yeux, je fus troublée. Lors que l’océan nous submerge, il se met à danser. L’un me conduisit au centre d’un échiquier et l’autre versa une myriade de roseraies sur mon cœur émerveillé. Si vous considérez ce monde ainsi, tous les verbes se mettent à éclore et les jardins embaument tels des multitudes de mondes singuliers. L’un évoqua son amour pour son fils et le sacrifia plutôt que de ne pas aimer. Je devins muette devant cette évidence. Mon « moi » doit tomber et tomber encore. Lors de la descente, j’ouvris grand les yeux. Je retins les étapes du grand voyage et fis le serment de retrouver le chemin du retour. La vie commença à tournoyer : un verbe, un autre, un mot, un autre, une lettre et une autre. Là-haut, je voyais que l’on me regardait. Je devins la mémoire du Regard. Je vis longtemps deux corps qui s’enlaçaient, mais, ne vous trompez pas, il ne s’agissait pas de corps de ce monde. Les corps d’une multitude de corps. Lors de cette descente, je me tournais simultanément aux directions de tous les points cardinaux et je me promis de ne jamais oublier. Si je vous dis que l’Amour de Lui est plus fort que tout ce monde et ce qu’il contient, comprendrez-vous ? Le soleil rayonne au cœur et le cœur s’accomplit. Pourquoi la lumière rit-elle ainsi ? La joie profonde du retour. Maintenant, je m’assois et le livre s’ouvre. L’univers est éclairé par le chant et le chant se réjouit. Monde ! Univers ! Cosmos ! Monde d’ici-bas, monde de l’au-delà, monde Transcendant. Seigneur, et que j’aime, oui que j’aime notre retour ! La maison ! La maison ! Si je vous dis que l’accompli comprend l’inaccompli, comprendrez-vous ? Il me fallut un bâton, les pieds nus et la poussière du chemin. Mais, que ces hommes peu scrupuleux le sachent enfin : le monde va basculer et règnera la joie des orphelins.

La boîte

Une pierre tombe,
L’instant se meut,
Mille autres jets,
Des flots précellents,
La stupeur pleut,
Comme il vint élégamment !
Un bruit au centre de l’eau,
La fusion fait un sursaut,
Jamais plus, je n’irai ici ou là.
La hargne vient d’un tortueux lasso,
Puis, comme enchanté, là-haut,
L’on vint prévenir certains.
Les fuseaux solaires,
S’entremêlèrent,
Et, je suis entre-les-deux.
Je pars comme un vagabond stellaire,
Le sentier a fait des creux,
Tandis que la vague jugulaire,
Me saisit et fait de moi un preux.
Comment, vous n’avez rien compris ?
C’est à la nuit que je dois mon conte.
Elle se rit,
Tandis que moi l’escompte.
Il est dans l’air précieux,
Ce qui fait une mélodie,
Tandis que s’efface la ronde,
Je vois un ange passer.
Qu’a-t-il à nous dire ?
Lors que les branches pâlissent,
C’est bien étrange, je vous le dis,
L’Amour a ses silences,
Pourtant, face à ce précipice,
Il n’est aucun ennui.
C’est encore étrange, je vous le dis,
Ces mots sortent d’une boîte,
Et le cœur a souri.

Page

Chaque langueur est une page,
Je m’y suis penchée,
J’ai goûté à leur breuvage.

Il avait suivi les pas tracés sur une page blanche, et plus cela se déroulait, et plus la joie augmentait. Il vécut une liesse, puis une autre, et les pages livraient leur secret. Comment faire pour ne plus lire ? La joie avait tout devancé.

Je Te salue, Divin Joyau

Namaskar !

Il avait broyé son âme,
L’avait maintenue dans le noir océan,
Le fracas des pluies déversées sur le cœur,
L’avait broyée durant des heures,
Que dis-je !
Elle avait manqué de souffle,
Il lui tenait la tête au creux des vagues,
Alors qu’elle ne se débattait plus,
Gisait dans le silence,
Les flots s’étaient tus,
Elle regardait les algues,
Elle respirait dans l’eau,
Il avait ri implacable,
Mais elle avait lâcher-prise,
Elle mourait lentement,
Le cœur vide,
Le sang, telle une flamme,
Puis, s’extasia soudain de la mort,
Déchiquetée sur les récifs,
Ramassa les lambeaux,
Il avait tourné le dos.
Sur les hauteurs,
Elle avait levé les bras,
S’était mise à rire,
Les oiseaux sur l’épaule,
C’était, il y a cent ans,
Mille ou plus,
Elle avait surgit de l’eau,
Posée et calme,
La vie était son arme,
La beauté, son flambeau,
La mort sa victoire,
Elle avait vu les assauts,
Des écueils, ces ourlets,
Elle avait confié aux arbres,
Ces soupirs exhalés,
Les peines démesurées
Mais, elle avait crié :
Tout être humain est un joyau !
En lui battent des réserves de Joie.

Namaskar ! Namasté ! Salut ! Salem !

Ces airs d’autrefois

Le cœur a toujours eu chaud,
Il avait mille pattes,
Il dansait,
Un air plein d’entrain,
Celui de mes ancêtres lointains,
Ne m’en veuillez pas,
Des airs de balalaïka,
Des couleurs sur les toits,
Le cœur a toujours eu ces sursauts,
Plus cela va vite,
Plus il est léger,
Et des plaines enneigées,
Quand nous dansions,
Avec mes trois bambins,
Nous faisions,
Kaline Kakaline,
Rions aux éclats,
Puis, je leur chantais,
Katioucha,
Sans oublier,
Dorogoï Dlinnoyou*,
Ne m’en veuillez pas,
L’âme slave,
Est remontée, d’un orient lointain,
La robe virevolte,
Et je ne sais pourquoi,
Je revois,
Nos épaules qui font ces entrelacs.

Ensemencée

La prose a cela de doux, douceur d’un vieux sentier au beau milieu de la campagne automnale, et sans nous étourdir, malgré tout, alors que les pas se font dansants, menus, dans les parfois, les arbres posent sur nous un regard inégalé. Il nous vient ce rythme alangui, mais, loin derrière, la feuille pleure, nous émeut par sa délicate présence, et sur le sol, gravitent, en densité à peine mesurée, les bruns et les jaunes de leur craquelure. Non ! Non ! le cœur n’est plus celui d’une adolescente qui cherchait, avec la déchirure des crucialités, le pourquoi du monde, le pourquoi du pourquoi. Le cœur n’est plus tendu, pareil à une voile dans les tourmentes d’un océan tempêtueux, ni même, écorché par le vent vif des interminables hivers. Il ne reste plus de trace sur la blanche écume, ni même tous ces pourquoi.

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Fil d’une trame

Fil d’antan,
Les jours de laine,
Fil à l’azur,
La porte et son pêne,
Précieuse à la gâche !
Ruban de coton,
Blancs moutons,
Mais défile les nœuds,
Le rêve s’élève,
Grâce des Cieux.
Puis, Dame à l’ouvrage,
Combien de feuilles valsent ?
Je tins une page,
Ton livre est un gage.
Comme une flambée,
Sans même retombée,
La tour des âmes,
Le tambour proclame,
Une pomme verte !
Il n’est pas de peine,
L’aube souveraine,
L’été s’effaçant,
L’heure est suprême.
Souviens-toi : je t’aime !

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Nous étions trois, et nous chantions, les soirées longues de nos quinze ans ; puis une année passe et le chant reste ; nous rions et nous continuons : (Petit clin d’œil.)