Les soubresauts, saugrenus des formols d’un laboratoire outrecuidant, quand j’ai vu l’enfant marcher tel un guerrier au milieu des jungles de la folie des hommes et dormir dans le froid des étoiles et la nuit lui apprendre la résistance du corps. La chaleur venue à la lumière du soleil, à la liesse de l’aurore, lors que les bouvreuils sautent, libres, indomptables, reproduisant les sauvages échappées d’une brumeuse gelée. Dans la pénombre de la forêt, les mille bruissements hivernaux près de l’arbre qui danse, mon cœur connaît l’étendue des espaces que l’extérieur élargit depuis l’intérieur de notre âme, et voici que le courage supplée à l’insaisissable, lors que la mort rôde, comme un basculement. Cet homme m’a parlé, l’homme venu des contrées de l’est, sa Pologne, durant plusieurs heures et lui de s’exalter des épousailles d’un voyage que l’on reconnaît comme l’universalité et qui le libère. Il m’a offert le gite et le couvert, dans l’étrangeté d’une rencontre, moi l’inconnue. Puis, cette femme qui m’a prise tendrement dans ses bras, la sœur, près du sentier, me donnant la chaleur de l’instant. L’enfant est sauvage de ses pérégrinations, et les pas nous mènent à l’ivresse du fraternel aimant. Je n’avais pas un sou en poche, juste le temps aux aguets, affûtant les récifs de l’inconfort, oubliant la ville, plongeant au cœur de la solitude hivernale. Chacun de leur visage, de leur silence, chacun de leur cœur, de leur yeux aussi profonds que notre émoi, je ne les oublie pas. La force du voyage vient du dénuement. J’ai eu froid, j’ai eu chaud.