
Une bête étrange vivait dans la forêt ;
Par ses yeux intenses, je fis un long rêve,
Cousu de sombres arbres, d’herbes et de fourrés.
Cette bête, qui marchait la nuit sans trêve,
M’apparut dans une vaste clairière enchantée ;
Je m’émus de son regard et fus éprise.
Que me voulait-elle, lors que j’étais hébétée ?
Je n’osais respirer, touchée par sa robe grise.
Voici que la lumière fut comme un pont entre nous ;
Son œil, tel un faisceau, dont j’étais sous l’emprise,
Me fit le récit d’une aventure pleine de remous.
J’éprouvai pour la bête un émoi, et sans méprise,
L’énorme sanglier, d’une noblesse incontestée,
Disparut lentement, scellant notre amitié.