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Temps irrésolu,
La force d’une troublante idée ;
Je lui prenais les cornes,
L’agitait dans tous les sens,
De velours noir et féroce,
L’animal se cabrait,
Lumière dans son regard,
La bête fulminait !
Mais je m’aperçus que l’idée persistait,
Sous le olé, l’arène en feu,
Je saisissais encore le taureau,
Devenait soudain femme :
La bête bousculait mes mots,
J’étais fragile et forte tout à la fois,
N’avais qu’un vieux lasso,
Olé ! Olé ! le temps me narguait.
Sitôt le soir venu, la bête s’affolait,
Il s’agissait d’une lutte entre ciel et terre,
Comme elle fulminait,
Je m’accrochais à ses yeux,
L’instant d’après,
Le taureau m’hypnotisa,
Je devins lui et il devint moi.
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Peinture de Thierry Bisch