Ecriture

L’écriture incisive,
Son pouvoir de me mener,
Vers l’autre dimension.

Pourtant, Je vais vous dire ceci : l’écriture est transcription de ce qui frappe jusqu’au cœur et le cœur est un livre éveillé dont les mots précèdent la forme. Les branches se sont agitées et j’ai tremblé avec elles. J’étais ces bruissements au son vert et lumière. Dieu a semé les sons et l’essence et l’homme s’émerveille. Faut-il accepter de ne plus manger ni de boire pour que cet espace apparaisse ? Si l’autre dimension n’existait pas, nul ne trouverait le passage pour y accéder, et nul n’en parlerait.

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Arbre

Le corps à l’âme, uni,
Le corps à l’écorce vive,
La sève plus encore.

J’aimerais étendre mon âme au corps de Tes branches, ne jamais cesser d’élever le saisissement de Ta Rencontre, ne jamais faiblir dans les dédales du Ciel, ni même dans ceux de la tourmente. J’aimerais me coller aux parures de la Voûte, jusqu’au Dôme, essoufflée, écartelée du voyage vers Toi, arriver à l’Empyrée, aimante du chemin en Toi.

Marronnier

Sers-nous fort ce matin frileux,
Encercle-nous de montagnes fantomatiques,
Quand vient se déverser l’écume d’un ciel bleu,
Viens donc et nous prends pour toujours
Au centre du regard énigmatique,
Libère de légèreté les ailes de l’oiseau,
Quand du brisement d’un rayon,
Le marronnier nous attend avec amour.
Frémit l’effeuillement des frondaisons,
Du clair-obscur des vibrantes parures,
Le doux murmure aux battements du cœur,
Sans peine ni langueur ; être.
Je redescends des côteaux avec lenteur.
La ville s’éveille des gisements de la veille.
Vois-tu les serins éclore des vents marins ?

Mon âme

Le cœur, à l’unité, boit en la limpidité du vent matinal et de mots éthérés encensent, automnales légèretés, les profondeurs de ta voix phénoménale, vibrantes sonorités musquées, quand de ton exhalaison mordorée, l’empreinte devient l’ambre de nos retrouvailles. Je t’attends. Mon âme, dans la chaleur du vent des noisetiers, l’embrasement touche le sol et lui dépose ce baiser, pur, rougeoiement d’une sève, sans morsure, sans césure, sans morcellement, cristallin d’or et ce sont les mains de mille feuilles odorantes qui présagent des brûlures nécessaires de l’été et l’envol au diapason de s’envoler, mon âme, lors que la beauté emplit le monde du cœur dilaté, à l’aube des cyprès.

Naître

Nous naissons comme nous nous défaisons, comme défroissés par les amoncellements et ne jamais plus vivre emprisonnés, ne plus suivre les traces du labyrinthe et de nouveau s’émerveiller de ne savoir plus rien.