Miroir 鏡子 (21)

Lumière

La gravité d’un sol et la poussière légère sur le bout d’une chaussure, qui s’étonne de voir son cuir altéré, nous interpellent. Tu vins depuis l’horizon lointain, marchant en balançant le manteau avec une allégresse peu commune. Tu écartas le pan d’un voile et soudain, je m’engouffrai à l’intérieur des pages. Je m’émerveillais de leur indicible forme et de leur éclatante blancheur. Elles étaient semblables à mille soleils, et sans doute aussi à mille lunes. Il ne s’agissait pas non plus d’un océan, et pourtant cela en avait tout l’air. Les pages formaient des vagues et l’on entendait bruisser les arbres à l’intérieur d’une immensité infinie. Tu m’invitas à m’asseoir sur un banc. Puis, tu m’enseignas certaines choses : comment se rassemblaient les gouttes de pluies, combien il fallait de gouttelettes pour former un nuage. Tu m’expliquas aussi que tu avais toujours souhaité revenir à l’enfance, où tout était en suspension et que l’espace du cœur était encore bien immense. Je n’approuvais pas du tout ce désir. Il me semblait que l’enfant n’était pas non plus tout vierge. Bien au contraire, les enfants, pour la plupart, m’avaient semblé être des adultes vénéneux en miniature. Les petits chérubins que j’avais rencontrés, là-bas, dans un autre monde, n’avaient pas perdu leur cœur. Ils étaient plein de vie et même de vitalité. Leur cœur juteux rayonnait. Oh ! comme cela était beau ! La lumière traversait leur corps et se répandait tout autour. Il me semblait que cela venait en nous avec une telle puissance que nous nous mettions à rire d’un rire jubilatoire. Ce qui importe c’est notre réalité, ici ; notre lumière, ici ; notre étincelance, ici. Alors, je te le fis comprendre. J’insistais sur cela. Tu m’écoutas et dodelinas de la tête. Puis, tu t’exclamas : La lumière ! La lumière ! C’est un torrent qui charrie tout ce qui n’est pas elle. Alors, je vis un enfant derrière un arbre qui me fit un signe de la main et le bonheur fusa aux quatre coins du monde.

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16 réflexions sur “Miroir 鏡子 (21)

  1. Sì. Abbiamo quel dovere. FB ed altre org. hanno cercato di censurare, mediante calunnia, il mio nuovo sito « Tridente: l’antro di Melusina Verde » ma non ci sono riusciti e non ci riusciranno mai, dato che ne sto costruendo un altro « Sul declino della scienza » che raccoglierà l’essenza di tutti i miei siti precedenti a partire dal 1998, anno della pubblicazione del mio secondo libro « Il sacro simbolo dell’arcobaleno ». A questo proposito vorrei spedirti il mio ultimo libro intitolato « Aporie », anche se è in italiano. Vorrei questo perché la tua dialettica è caratterizzata (scrupolosamente in ogni tratto) dal superamento del pensiero dialettico stesso e ciò è veramente il nuovo che contraddistingue la parola che diviene sapienza stellare. Perciò il mio è un dono di gratitudine per il tuo fare (questo è il mio e-mail nereo.villa@libero.it se vorrai scrivermi il tuo recapito postale). Un caro abbraccio.

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  2. Bonjour chère Béatrice.
    Vos paroles m’inspirent souvent pour écrire. Je ne peux pas créer d’aussi beaux poèmes que vous, mais vous me donnez des mots-clés pour collecter des proverbes en russe: par exemple, « sagesse », « pierres », « eau », « lumière » ….

    Здравствуйте, дорогая Беатрис.
    Ваши тексты часто вдохновляют меня писать. Я не умею создавать такие красивые стихи, как Вы, но Вы мне даете ключевые слова для сбора пословиц на русском языке: например « мудрость », « камни », « вода », « свет »….

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