Je n’ai rien cherché, Mais, il m’a cherchée, Et je le trouvais.
Je balaie d’un grand geste toute raison et vis comme une mendiante. Vous me trouverez au bord de la folie, mais j’aligne tous ces mots, car ils dansent en moi. J’ai tendu les mains tant de fois, si vous saviez ! J’ai répugné aux discours, à la rationalité. Si j’avais découvert le connu, je n’aurais rien cherché. Mais quand cet Inconnu vous saisit, vous demeurez dans ses yeux et vous vous y noyez. Vous Lui dites : Surtout, ne bouge pas !Ne bouge pas !
Imagine an innocent being. Imagine him learning. Imagine that it crosses the world of shadow, to return to the Light.
One day he came. Another day he took me. Then, another day, he taught me.
Le saisissement vient du temps qui rompt avec le temps. Le cœur se mit à battre plus fort, le regard entendit ; je sais qu’il se mit à parler. Il me bouscula avec la parole, mais n’était-ce pas plutôt son regard ? Il était beau à vous couper le souffle. Il était innocent à vous interpeller pour toujours.Je ne sus plus vivre en dehors de l’Amour. Dites-moi ce que vous voulez, cela m’est égal. L’Amour est plus fort que tout.
I no longer knew how to live outside of Love. Tell me what you want, I don’t care. Love is stronger than anything.
La voix sucrée d’une gorge de soleil, l’étendue de la Terre, rougeoiement du battement d’un tambour, comme il me vient cette puissance de ton imposant corps, Ô Afrique ! Roulant sans démesure sur la route gondolée, la terre rougie par les effets des milliers de tes chants, jusqu’à la frontière d’une savane, troublée par les montagnes sauvages. Voici l’ancêtre, un lion d’une magistrale assise, crinière qui effleure tous les temps se profilant à l’horizon, sur la Terre qui se meut encore de tes pas, Ô lion ! Je me souviens de mon visage accroché à la vitre de la voiture de mon oncle, une coccinelle noire, au cuir échauffé, cuisant pour nos fessiers d’enfant. Je pensais : C’est l’Afrique ! L’Afrique et Elle me prenait à la gorge, son haleine féroce et primitive. Je voyais défiler le paysage et me répétais : C’est l’Afrique ! Hypnotisée par l’herbe sèche et les montagnes au loin. Mon oncle roulait assez vite sur la route embrumée de vapeur des effets du torride soleil et, alors que j’étais assise sur le siège arrière, j’éprouvais un bonheur indicible, une joie infinie : enfin, je retrouvais mon bien-aimé oncle, l’instituteur, le maître d’école, celui d’un autre temps, celui d’un autre monde. Les souvenirs de cet homme intègre, d’une douceur extrême, d’une sagesse indéniable me visitent encore et je les garde précieusement, comme je garde en moi toutes ces personnes qui ont fait de mon être ce que je suis aujourd’hui…
Chaque instant, le non-instant, Une horloge précise, Rythme du cœur.
Il est soudaineté de Lumière, la vie émue d’un petit pas, notre Dame. Que ta Sainteté drape nos âmes ! Femme du tout-instant.Femme du non-instant. Station virginale du repos et de l’élévation.Quintessence de connaissance.
Tambours plein les pieds, Cordes tendues de nuages, Danser, le cœur ivre.
Sauvage, dents serrées, talons hauts, chevilles tressées, virevolte dans l’été. Ai rarement frappé le sol de notre marche, mais, que nous prend-t-il à présent ? La la la la la !!!
Etions-nous hantée par le mot ? L’on y touchait avec le doigt, juste de l’encre noire sur une page blanche. Mais, était-elle si blanche cette page ? Notre corps disparaissait. Nous n’avions pas d’âge. Nous avions un an, puis deux, puis trois, mais nous n’avions pas d’âge. Une main nous serrait très fort. Était-ce un étau, était-ce autre chose ? Le mot pouvait bien être un point, ou bien une mouche, pourquoi pas ? Celle-ci dansait avec ses drôles de petites ailes vitraux. La mouche se frottait à la page blanche, y traçait un sillon et il était noir. Beau noir de l’accomplissement, le parfait, la couleur sans nuance. La mouche voletait ici ou là. A bien considérer les choses, nous n’avions véritablement pas de corps, ou bien le corps avait-il été façonné dans une matière inconnue ? En y pensant longtemps, je le crus possible. En cette réalité de l’instant, tout était possible, n’est-ce pas ? La mouche effaçait les mots, en traçait de nouveaux ; parfois, cela était de petites tâches, très bénignes au demeurant, de si petits points et il fallait pouvoir en trouver le décodage. Pourtant, le mot avait bien commencé quelque part. Il avait dû apparaître dans l’obscurité des temps reculés. Ou peut-être en pleine lumière ? Les mots ont toujours gigoté. Ils ne tenaient pas en place. Il fallut beaucoup de temps pour les voir enfin s’aligner. Néanmoins, lors que vous remontez jusqu’à l’origine du mot, vous comprenez que ceux-ci ne vous appartiennent absolument pas. Ils viennent d’un monde bien précis, bien probable. C’est la mouche, voyez-vous, qui me le confia alors que je lui donnais à boire…
Le ciel s’ouvre, Au loin s’étendent les montagnes, Puissance d’un regard.
Les nuages forment un cadre, et l’ombre frémit sous un vent léger. L’éternité, Ô combien émouvante, est apparue subrepticement, et le cœur a failli exploser.Je lançai à voix haute : « Je T’aime ! » et le ciel entier a étreint mon âme. L’arbre, d’à côté, a chancelé. Je T’aime encore plus fort.Que dire si ce n’est aimer ?
Certains jours, et ces jours n’étaient pas d’égale mesure avec celle que nous connaissons sur cette Terre, Yisha apparaissait sous la forme la plus étrange qui soit. Très peu le reconnaissaient. Il arriva même qu’il vint chez les habitants de ce monde sous la forme d’une grive. Il voletait à travers les branchages, s’installait tout près des habitants. Bien que la grive fusse très grande musicienne, quand Yisha prenait la forme de cet oiseau, il ne chantait pas. Il fixait plutôt, incognito, la personne de son choix et lui transmettait un flux puissant. Yisha aimait à se promener, invisible, dans les rues. Il saluait les âmes des mondes avec Amour. Cela réchauffait le cœur des uns et des autres, sans qu’ils sachent vraiment pourquoi. Son action discrète avait pour but de rassembler les gens, de leur enseigner certaines sagesses oubliées, de les rappeler à l’ordre, aussi. Yisha prenait toutes les appellations, toutes les formes possibles et inimaginables. Il lui arrivait de se faire appeler par son nom secret, son nom d’origine, du tout commencement, d’avant la création. Il soufflait, surtout à l’aube, les mots qui revivifiaient les créatures esseulées. Quand il se montrait sous sa forme humaine, il s’enveloppait d’un grand châle de laine blanche et couvrait sa chevelure. Ceux qui avaient un cœur aimant, un cœur prêt à recevoir, Yisha posait une main invisible sur leur torse, là où siège l’âme de lumière, et les bénissait. Il rencontra beaucoup de monde, s’assit à certaines tables, tint un discours durant des milliers d’années, compénétra les âmes, mais très peu, dans le fond, le suivirent. Il vint encore et encore. Mais très peu l’entendirent. Il apposa sa main sur les torses les plus rétifs, et ne craignit pas de fréquenter des lieux immondes. Yisha accomplissait chaque jour son œuvre. Regardez bien autour de vous, et peut-être le verrez-vous ! Plongez bien en vous, et peut-être apprendrez-vous !
L’instant requis, Serrement au bout des doigts, Ne te disperse pas !
Voici une cruche bien remplie qui souhaita déverser un torrent. Mais le temps charrie les scories et le monde entier franchit le Rubicon. Du limon, la terre fut tantôt fertile, tantôt stérile, en aval tout comme en amont. Maintenant, je ne sais pas ce que vaut cet instant-là : peut-être que le serpent se mord toujours la queue ? Peut-être que plus loin, quelques uns comprendront… Peut-être…Qu’il s’agissait d’une épreuve au milieu des tourments ? Peut-être que le réveil sera brutal. Ainsi, nous verrons.