Souvenirs d’Afrique

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La voix sucrée d’une gorge de soleil, l’étendue de la Terre, rougeoiement du battement d’un tambour, comme il me vient cette puissance de ton imposant corps, Ô Afrique ! Roulant sans démesure sur la route gondolée, la terre rougie par les effets des milliers de tes chants, jusqu’à la frontière d’une savane, troublée par les montagnes sauvages. Voici l’ancêtre, un lion d’une magistrale assise, crinière qui effleure tous les temps se profilant à l’horizon, sur la Terre qui se meut encore de tes pas, Ô lion ! Je me souviens de mon visage accroché à la vitre de la voiture de mon oncle, une coccinelle noire, au cuir échauffé, cuisant pour nos fessiers d’enfant. Je pensais : C’est l’Afrique ! L’Afrique et Elle me prenait à la gorge, son haleine féroce et primitive. Je voyais défiler le paysage et me répétais : C’est l’Afrique ! Hypnotisée par l’herbe sèche et les montagnes au loin. Mon oncle roulait assez vite sur la route embrumée de vapeur des effets du torride soleil et, alors que j’étais assise sur le siège arrière, j’éprouvais un bonheur indicible, une joie infinie : enfin, je retrouvais mon bien-aimé oncle, l’instituteur, le maître d’école, celui d’un autre temps, celui d’un autre monde. Les souvenirs de cet homme intègre, d’une douceur extrême, d’une sagesse indéniable me visitent encore et je les garde précieusement, comme je garde en moi toutes ces personnes qui ont fait de mon être ce que je suis aujourd’hui…

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