
Acte I
Scène 3 : Erato et Homère
De l’Art du combat,
Le corps subit sa propre loi,
Des étapes du voyage intérieur,
Vais-je t’en confier quelques douleurs ?
Ni ici, ni maintenant,
Tout se passe en un ailleurs,
Et quand soufflent les cors,
S’émeuvent en silence les poètes.
Du désir âpre de saisir l’éloquence,
Ils perdent l’inspiration,
Traitres, méprisables, vaniteux imposteurs,
Leurs mots se perdent,
En cohorte, sans plus de destination,
Mais, des fruits de leur obstination,
Peuvent-ils tromper le Ciel ?
Homère, s’étonne et s’afflige :
D’avoir succombés aux charmes de la Lyre,
Déversant l’indéfectible mensonge,
Les hommes succombent à la gorgone,
Figés dans la luxure et la traîtrise,
Sous l’emprise des basses attractions,
Nul n’échappe aux puissances du délire,
Diverses interprétations altèrent la traversée,
Mais, que le vaisseau périsse !
A la laideur du cœur, Euryale, Sthéno et Méduse,
Sont les reflets repoussants de l’âme des damnés.
Le voyage est une conquête et le combat des Héros.
Erato s’indigne avec Homère et brandit la flèche :
Je fais le serment, ici, qu’au jour clément,
Les voix chanteront, bien après le déluge ;
Je fais le serment que toute œuvre cherchera son auteur,
Qu’elle demandera à se loger dans le cœur,
Que le poète, sera, tel Ptolémée,
Ruiné par la sombre défaite.
Puisque du vivant, vous jouissez,
Alors jouissez bravement !
Coulez aux tympans de votre méprise,
Cette cire qui devient votre propre hérésie !
Que n’avez-vous laissé, tel Ulysse,
Votre corps, au mât attaché,
Et que n’avez-vous donc entendu les sirènes chanter,
Puis, hurler, à vous en écarteler, devant la vérité,
Briser ainsi vos chaînes et commencer à sonder,
De sorte que toutes les Epopées soient enfin votre Guidée !
Waooo !
Là où cela frappe, cela fait aussi du bien.
La gorgone, notre miroir ?
Erato, comme vous nous apprenez !
C’est magnifique !
Sans fard !
Belle poésie, Béatrice.
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Effectivement, la gorgone, le passage obligé, à l’image du face à face avec le Sphynx. Cette nudité qui tranche, bien plus qu’un nu de corps. Le nu de l’âme. Le face à face avec notre miroir, c’est le courage des Héros.
Mais qui ose ?
Très peu sont dans le tranchant de cette lumière. Cela fait fuir tout le monde…
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Oui, Béatrice, j’en sais quelque chose, et parfois, je n’arrive plus à écrire, car, l’introspection nous remue beaucoup. Un désastre ! Quand les gens ont mal, ils choisissent la fuite. Mais comme vous dites, le face à face est inéluctable. Merci Béatrice pour ce don précieux, celui d’écrire de cette façon aussi directe. J’aime beaucoup.
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« Lorsqu’on eut apaisé la soif et l’appétit, la Muse le pressa de chanter la gloire des hommes. » (Homère, Odyssée, VIII, 72-73.)
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Voir aussi
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Je vais essayer de vous contacter pour trouver clairement la performance de cette scène, ma chère Béatrice.
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В отличие от Кафки, мне очень нравилось читать Гомера. Он замечательный автор. Особенно мне нравится « Одиссея ». Что Вы об этом думаете, Беатрис?
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Мне нравится вся литература старая, классика и прочее. «Одиссея» Гомера — это настоящее путешествие посвящения. Я уверен, что это его собственное внутреннее путешествие. Мы должны позволить этим истинам и красоте гомеровского эпоса резонировать внутри нас, а не воспринимать их буквально.
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Я очень люблю древнегреческую и римскую литературу. Я изучала древнегреческий и латынь в средней школе. Это дало мне возможность заглянуть в древность, в удивительный мир.
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