Miroir 鏡子

Adam

Le corps du cœur a pris forme, tandis que la rivière s’écoule sous les pas du ravisseur, car celui qui a un cœur a fait de son corps le lieu de l’accueil, tandis que le cœur continue de battre au rythme d’une onde à la lueur du fil insignifiant de l’aube, sans fin, sans interruption, et l’érosion révèle une fissure dans le tréfonds de la roche. J’y introduis les mains du labeur, puisque le cœur aime l’assiduité et la ferveur. J’ai rencontré un enfant. Il se nomme Adam, et son cœur éprouve toutes les langueurs, toutes les mélancolies de la vie primordiale. Je lui parle avec les mains, tandis qu’il s’élance avec le plus sincère et maladroit des élans tout contre moi. Nous nous tenons ainsi le temps du mariage secret de nos âmes. Adam a tous les âges, mais son corps a l’apparence du plus doux des enfants. Il a pris l’habitude de se plaindre, mais, je souris discrètement. Il sait que je peux le réprimander. Il sait que je l’aime dans le temple secret de notre âme. Je lui dis par le regard : Viens ! J’ai appris depuis bien longtemps à marcher dans le silence, et tous les bruits de la terre n’ont aucun impact sur moi. J’ai traversé les mondes, et parfois, je m’arrête sur le bord du chemin. Depuis bien longtemps, ici, je ne suis plus qu’un reflet dans un Miroir immense, et mon être est désormais bien plus loin encore. Adam ne parle guère. Il remue les lèvres avec une grande moue qui devient son visage, et je l’observe. J’entre dans le cœur de l’enfant et déverse l’Amour que l’on garde uniquement pour les esseulés. Ceux-là souffrent d’une mélancolie extrême. Ceux-là, les anges viennent leur rendre visite. Ceux-là qui ont peur, mais ne le disent pas.

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Aimer ou ne pas aimer, telle n’est plus la question

Chers amis,

Pour être en accord total avec mon être, j’ai supprimé le bouton « like » car, je n’écris pas pour cela. J’écris uniquement par amour. J’écris pour le partage. Si « aimer », c’est attendre, alors ce n’est pas aimer. Mon véritable souhait est de vous aimer sans besoin d’être aimée par un bouton. L’Amour et le partage sont une lumière. Lumière et paix. De même, vous lire est aussi un partage mutualisé. Merci chers amis.

Béatrice

Yin et Yang

Je reviens par ma Femme, cet esprit que porte aujourd’hui mon corps et je reviens achevant l’exiguïté de toutes les réductions, car la Femme n’a d’autre réalité que de monter sur les cimes de la toute réalité. J’aime cette rencontre de l’âme féminine, puissance incarnée qui vainc toutes les aspérités et au culminant de son cœur, résorbe toutes les résonnances, ombre et lumière, fait fusionner Yin et Yang, les embrassant d’une même âme. La force de la voix de l’Occident épouse enfin l’Orient par l’élan du Divin et j’aime jusqu’à l’effacement, lors d’une répétition mantrique, battement rythmé du cœur. Cette Femme n’est pas une femme, mais toutes les femmes. Cette femme n’est pas un homme, mais tous les hommes. Voilà ce que me révèle ce puissant chant de l’unité. La paix est le véritable royaume, sans projection, sans attente : effusif Amour. C’est ici que je vis, sans besoin, libérée de ce qui n’est pas… Quelques nénuphars sur un étang.

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Peinture de Do Duy Tuan