Intelligence

#art de Convallaria maialis

L’intelligence ne meurt pas, puisqu’elle se cache là même où les pierres restent muettes. Tentez de la saisir et voici qu’elle vous rit au nez. L’intelligence a des milliards d’années, mais que dis-je, elle ne relève plus d’aucun nombre et se tient droite sur la citrouille, comme un homme qui marche lentement sous les étoiles. Elle a les allures fières d’un têtard, que dis-je, plutôt celles d’un lézard. Elle s’inscrit partout où vous semblez ne rien voir, puis elle vous vient par derrière tel un enfant qui vous surprend avec ses deux bras vigoureux et qui ne veulent plus vous lâcher. Elle trébuche sur le caillou d’un très implicite sentier et l’on voit passer un énorme cheval qui vous montre ses dents. Cheval de trait, dans un pré dont on ignore l’âge. Cette intelligence se glisse sous l’oreiller, puis rafraichit les rêves que l’on tarde à oublier. C’est un peu baroque, je vous le concède, mais que dis-je, la sauterelle vient de me confier quelque bonne nouvelle et peut-être que je suis sur le toit d’un parapluie qui vous dit merci comme l’on dit bonsoir, sans jamais se lasser, puisque le vent du large vous taquine et que la petite mélusine s’endort sagement dans un lit de mousses sauvages. Je rêve enfin de t’étreindre et de ne plus jamais desserrer mes bras fous de toi.

Peinture de Edward Robert Hughes

8 réflexions sur “Intelligence

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