
J’ai vieilli, se lamentait un poète, mais j’ai pleuré sur les versants d’une plume qui fleurait le gui et le parfum étrange d’une capucine. J’ai rencontré l’alouette qui volait au-dessus des buissons, et j’ai saisi de mes deux mains champêtres, le myosotis et la pâquerette. La mouche tendait une oreille indiscrète tandis que j’avançais sur un sentier qui nous menait à un village en ruine. Là-bas, les cigales gorgées de soleil nous rappellent la jeunesse fraîche du chèvrefeuille et les vagues aspergées de chaudes écumes ensoleillées. Vaporeuse neige d’une mer au sillage d’un bateau arrimé au large qui s’empresse de jeter aux flots sa folle cargaison. J’ai vieilli, mais je n’ai pas perdu ma jeunesse, le sein chaud d’une prière, le bleu d’une oraison, l’effervescence des mots. Je jongle et cherche les saltimbanques dans les rues désertes. Les montreurs d’ours que je peignais avec la verve des bouillonnants jouvenceaux, les braises incendiaires d’un feu subtil. A partir de la paille des blés en herbe, le feu rit de sa superbe et j’exulte encore de tant d’effervescence libre. Mes yeux se plissent et devant l’indolence et la tiédeur, je cherche non pas à rajeunir, mais que mes multiples lettres lancées au vent de la vie se transforment en gerbe de fleurs que j’offre aux passants. C’est alors que la jeune femme arrive, le sourire aux lèvres et lui caresse le front.
Peinture de Christian Clausen Danish, 1862-1911
姑娘
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Ces doigts qui me frôlent
En un rêve matinal,
Que de souvenirs…
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愛
Vivre, c’est aimer,
Les yeux ne voient que cela,
Don précieux du cœur.
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