Le jour finissant

Le jour finissant accueille, non pas certains écueils, mais une attention soutenue d’indifférence, non pas une quelconque amertume, mais une volontaire aptitude au recul et à la profonde démission face à un monde s’effaçant sous le simple effet d’un pinceau délicat. C’est par l’eau que nous versons, sans le moindre regret, l’infinitude d’un soleil déclinant. Quand le jour se termine, je ne respire plus, je ne parle plus, je laisse les étoles du silence embrasser les derniers rayons du soleil. Je ne chercherai plus à te dire, ni à t’expliquer, ni ne t’imposerai plus mon corps, ni rien de ce qui semble te projeter hors de toi. C’est ainsi que glissent les jours, et c’est ainsi que je te rends à toi-même, car notre regard ne vient pas du même soleil ni notre fleur n’a révélé les mêmes pétales, ni encore offert les mêmes nuits et c’est ainsi que je m’en vais comme le jour. Car là où tu ne m’as pas vue, je me retire en silence, je m’évanouis dans le regard absent. Tu m’as appris à abandonner toute chose, et tu m’as appris à vivre dans cette profonde solitude. Elle est aussi vive qu’une caresse, aussi enveloppante que nos bras.

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