
J’ai laissé loin ces nattes au vent, perdue dans les rêveries qui firent de notre promenade la sauvagerie insoumise aux idéologies de tout bord, échappée dans les lisières que les mots ne peuvent franchir sans devenir nécessairement substance. La folie a cet avantage de nous mener à l’indomptable et c’est le juteux vent des arbres qui nous affranchit des papiers sans véritable domiciliation, parce que l’âme est un univers farouche, aimanté à tout jamais par son origine. MM venait chaque matin, à huit heures et nous traversions les champs en silence, dans la plus magistrale des indifférences face au monde moderne. Ni identité, ni catégorisation, sentier flottant au rythme de nos pas et je lui lisais mon roman commençant que j’avais intitulé Manuella. Il fallait brosser le portait de l’héroïne, une jeune fille qui n’avait peur de rien, qui empoignait le vent tout en riant. Tout devait être à la fois intense et poignant de tragique. Lutte effervescente, à contre-courant de tout. MM m’aidait à la relecture. Nous avions décidé aussi, d’un commun accord, d’écrire un journal correspondancier à deux. Pourquoi ? Nous ne voulions jamais perdre notre vibration intime.
Peinture de Alexander Nikolaevich Averin
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En chevelure est une séduction.
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En chevelure fascinante et douceur hypnotique.
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🙂
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