Longtemps sans bouger, les gestes quotidiens dans l’envolée surprennent l’euphorie de la lenteur. Il se peut que quelque chose nous retienne, dans l’intervalle des innombrables secondes, tel que me l’enseigne la mesure. Immobile au milieu d’un cercle qui s’efface dans le souffle subtil de la flûte, l’âme ne sait plus rien si ce n’est cette force, force intense nourrie de sa propre intelligence. Je la remercie d’être cette beauté vive qui enveloppe chaque chose et qui atteint toujours avec une constante harmonie notre être. Tout disparaît en elle et tout réapparaît aussi. L’évidence. J’aimerais poser tel ou tel mot sur le tableau de mes pensées, puis je ne sais plus rien, absorbée par elle. Elle qui me mène au silence. En elle. Oser le dire dans le frôlement de sa présence, oser même encore le dire dans la puissance de son envahissement, nos moindres fibres du corps vibrant et lui de faire un avec le tout dans les minuscules détails presque insignifiants et qui rejoignent le vaste espace, celui du non-lieu.
Pingback: Trois espaces | Pays de poésie