Tous les esprits peuvent se rencontrer, mais quelques-uns ressemblent indéfiniment à deux vagues qui dans un élan extatique, se touchent, du bout de leur blancheur écumée, comme se cherchant avidement, comme affamées l’une de l’autre dans le désert de leur solitude, s’entrechoquant, se fracassant même dans les flux de leurs improbables rencontres, mais transpirant suavement des flux de leur intime retrouvaille. Vagues, qui se mêlant dans le tumulte de leur aspiration, forment à elles-seules le bouillonnement d’un océan. Quels sont donc ces esprits vigoureux, inépuisables, ces esprits trempés dans les fleuves de leur intégrité, de facture semblable, et qui échappent à la rumeur du siècle ? Libres sont ces âmes qui s’élancent ensemble, sans jamais se disjoindre, dans les violences mêmes de leur nature irréductible, s’écartant sans le vouloir de toutes les dissociations et s’unissant dans la plus grande joie afin de s’élever dans l’ivresse de leur incandescence. Deux vagues échappées des sentiers battus. Deux vagues dansantes, ne bravant plus les dangers, ceux-ci même dissipés dans la puissance de leur union. Exaltation pure qui vit, comme ici, comme là-bas, sans faillir à sa réalité.
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