Cher,
Nous étions sur les sentiers printaniers de la France ; les ruisseaux courtisaient les pervenches, les violettes, fleurs préférées de ma tendre et douce mère et les herbes encore bien juvéniles. Nous avons fait les premiers bouquets de l’ail des ours. Plus loin, les jacinthes s’évaporaient des souvenirs odorants de notre enfance. Le fleuve bouillonnait et le vent valsait comme de coutume avec les branchages. La rumeur des villes semble nous parvenir avec l’effroi d’une froide indifférence. L’avez-vous constaté ? Quand même, les gens sont là à se ruer dans les brancards des magasins dévalisés, ils n’ont pour la plupart que le vide de leur cœur et le regard s’étonne du durcissement. Sur les bords de l’eau, quelques promeneurs avec le sourire et les mots bienveillants. Quel contraste ! Le vent nous a encore surpris et la liesse des jours que nous cultivons nous envahit et si nous devions mourir, nous aurons le cœur plein de reconnaissance éternelle. Je vous écris ces petits mots juste après que nous ayons enfin regagné notre maison. Le merle et la mésange nous accueillent avec le beau printemps au fond de leur chaud gosier. Que pouvons-nous faire si ce n’est garder l’âme légère et laisser jaillir les effets de la douceur ? La vie nous réserve encore bien des surprises. Venez vite nous rejoindre. Je vous attends patiemment.
Votre B qui vous affectionne.
Veille de l’hiver
Mais un printemps d’autrefois
Me fait un clin d’oeil.
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Au chaud, même l’hiver,
Le printemps du cœur aimant,
Feuillage bien vert.
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🙂
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