Dans la petite maison, le feu crépitait et même ronronnait grâce à la théière en fonte qui se trouvait toujours placée sur le feu, jour et nuit, à diffuser une chaleur rassurante. Souvent accroupie, Māmā préparait le repas. Elle lavait dans une bassine les légumes, puis les découpait en fines lamelles sur la planche. Quand il faisait trop froid, elle cuisinait à l’intérieur. Mais la plupart du temps elle aimait être dehors sur la petite terrasse et s’activait avec une telle souplesse que la jeune fille en restait sans voix. Tandis que la marmite faisait son office, Māmā s’activait à la lessive. Comme elle aimait la regarder, trop jeune encore pour mettre les mains dans le bac à eau. Sa mère tordait le linge, le frappait avec une pelle en bois. Puis, elle rinçait le tout dans un autre grand récipient en versant dessus une belle eau transparente et lumineuse. Liang, je sais pour quoi je suis venue au monde. J’y ai réfléchi. Je crois que nous venons tous pour une ou plusieurs choses. Nous devons bien le faire. Nous devons accomplir avec beaucoup d’amour tout ce que nous sommes venus faire. Nous devons ressembler à nos actes. Liang, je sais que je suis venue au monde pour toi. C’est cela ma mission.
